dimanche 18 mars 2012

monsieur Jean.

A l'annonce du décès d'un proche, d'une connaissance,ou d'un inconnu , c'est un peu notre propre mort que nous pleurons.Ce samedi de mars, c'est une partie de mon enfance qui s'est achevée, une partie pleine d'aventure, d'amour, de plaisir, ces moments ou blottis dans la salle de bain familiale, je lisais , les yeux écarquillés , le cerveau en ébullition, l'hallali du gué du Général Tête Jaune. Jean Giraud, c'était ma jeunesse, mon évasion, mon refuge; il était mon capitaine, mon roi. Pétrie de complexe, perdu, ne sachant quelle était ma place dans cette société, la rencontre impromptue, improbable, dans une famille ou on ne lisait pas , encore moins des BDs,  avec  Giraud via ses ouvrages a décidé de mon parcours,de mes choix, et d'une certaine manière de ma vie.Tout cela est mort, a disparu irrémédiablement. Et cela m'arrache les tripes de le penser, de le dire, et de l'écrire.Un peu de moi est mort aussi en ce samedi. Et rien n'y fera, cela ne sera plus.
Je ne ferai pas d'hommage dessiné. Un tel événement ne me donne aucune envie de dessiner.Ni de lire les ouvrages de Giraud. Ce n'est pas l'heure. L'heure est à se demander comment un tel vide, un tel gouffre va pouvoir se combler , en sachant que cette démarche est vaine par nature.
Monsieur Jean est parti. Il va falloir faire avec.

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